Face à la multiplication des offres et des approches de coaching professionnel, il devient parfois difficile de cerner les contours de ce métier, ce qu’il est… et n’est pas ! Caroline Montel et Françoise Bletton, co-fondatrices de 1heure 1coach et coachs professionnelles depuis plus de 10 ans, nous livrent leur définition du coaching, leur vision du geste métier et les bénéfices qu’en retirent les organisations.
Une brève définition du coaching professionnel
« Le coaching est un métier, pas une pratique ». Caroline Montel tient à marquer la différence entre ces deux postures pour insister sur l’importance de la méthode et des protocoles indispensables à la réussite du coaching. Ce métier consiste à accompagner une personne dans le développement de son potentiel et de ses savoir-faire, à partir de ses besoins, et parfois de ses difficultés.
À ses yeux, le coaching constitue la meilleure clé au sein des organisations pour développer l’autonomie des collaborateurs, et les rendre capables de mener à bien des projets de transformations, tout en apprenant à se connaître. « Le coaching est un cadeau fait aux collaborateurs, continue-t-elle. Le seul moment où ils sont invités à prendre du temps pour eux, à se focaliser sur leurs ressources, identifier leurs barrières par rapport à des projets de transformation que l’organisation leur demande de faire ». Le coaching leur donne l’opportunité de grandir, à la fois dans leur connaissance et acception de soi, mais aussi pour développer de la puissance au service de leur organisation et de leur équipe.
Un métier basé sur le questionnement, des protocoles et une fine compréhension de l’humain
Comme tout métier, le coaching a ses protocoles et typologies de fonctionnement afin d’assurer la qualité de l’accompagnement. « Ce n’est pas un endroit de psycho-papouilles » sourit Françoise Bletton. Pour cette ex-DRH, il était indispensable que chaque coach de la communauté soit certifié, bien sûr, mais aussi supervisé régulièrement dans ses pratiques. Cette supervision permet de maintenir une réflexion continue sur son fonctionnement professionnel, et d’améliorer ses compétences afin d’apporter le meilleur accompagnement à son coaché.
« Il existe plusieurs types de méthodes que le coach professionnel combine selon la personne qu’il a en face de lui, précise Françoise Bletton. Il fait appel à de nombreuses connaissances et compétences psychologiques, sociologiques et systémiques. La démarche nécessite d’identifier le cognitif de son interlocuteur pour le décadrer, afin de l’amener à penser différemment et prendre conscience qu’il peut explorer un territoire beaucoup plus vaste. »
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Définition du coaching dans les organisations : quelles améliorations en attendre ?
Face aux transformations des usages au travail, à l’essor du télétravail et du management à distance, à la place croissante du numérique dans les relations humaines, le lien social est mis à mal dans les organisations. Certains collaborateurs expérimentent une perte de repères, voire de confiance.
« Le coaching permet de recréer du lien, et encore plus depuis la généralisation du travail à distance, souligne Caroline Montel. Les personnes trouvent quelqu’un d’extérieur à leur organisation à qui se confier sur leurs difficultés, et peuvent travailler dessus sans être jugées. À la fin de son coaching, le bénéficiaire a gagné en autonomie tout en améliorant son bien-être au travail. Pour les organisations, c’est un moyen de concilier deux priorités : faciliter le développement personnel des collaborateurs et revitaliser leur efficacité professionnelle. »
Thérapie, analyse… ce que le coaching n’est pas !
Dans la pratique de son métier, Françoise Bletton doit parfois déconstruire certaines idées reçues. Un coach professionnel n’est pas un psychologue ni un praticien. « Nous ne sommes pas là pour soigner la cause d’un dysfonctionnement, mais pour apprendre à la personne à gérer son symptôme et progresser dans la connaissance d’elle-même. » Le coach n’est pas non plus là pour répondre aux questions à la place du bénéficiaire, ni lui proposer des solutions. Tout est mis en œuvre pour que la personne construise ses propres solutions et son plan d’action, orienté vers des objectifs opérationnels et concrets.
Dans la définition du coaching professionnel, il y a professionnel. L’accompagnement vise à développer les compétences et la puissance du collaborateur dans son cadre professionnel, sachant que nous ne sommes qu’une seule et même personne, et que toute transformation majeure rejaillira dans sa vie personnelle.
Le mot de la fin
Un coach professionnel peut intervenir aussi bien au niveau individuel que collectif, selon les problématiques à résoudre. Aide à la décision, projet de transformation, interrogation de leadership, évolution dans l’entreprise… sont autant de bonnes raisons de s’appuyer sur l’accompagnement d’un coach pour réussir le changement.
« Quand on réfléchit à l’historique du coaching, conclut Caroline, on réalise que derrière tous les grands leaders, il y a toujours un coach, un conjoint, un ami, un parent… Leur rôle est d’avoir un effet miroir, d’éclairer les angles morts pour mettre la personne en mouvement et lui permettre d’expérimenter de nouvelles pratiques afin de progresser. »